Dénoncer le recul de la liberté de la presse et la culture du secret au sein du gouvernement, voilà le combat que mène la presse australienne depuis quelques semaines.
Cette campagne intervient après des descentes de la police fédérale, il y a quelques mois, au sein de la chaîne nationale ABC et au domicile d’une journaliste qui avaient publié deux informations embarrassantes pour le gouvernement.
Les médias australiens réclament plus de liberté d’informer, une meilleure protection des lanceurs d’alertes et la réforme des lois complexes portant sur la diffamation. Pour ce faire, ils ont lancé, le lundi 21 octobre, une forte campagne en faveur du droit à l’information!
Les Australiens ont eu la désagréable surprise de découvrir sur le marché des Unes de la presse nationale complètement illisibles! Des titres aussi prestigieux que The Australian, The Sydney Morning Herald ou l’Australian Financial Review étaient censurés avec des articles recouverts d’encre noir et sous chaque Une cachée, il y avait une question: « Quand le gouvernement vous empêche de connaître la vérité, qu’est-ce qu’il vous cache ? »
La même question a également été diffusée sur l’ensemble des chaînes de télévision et de radios avec des clips publicitaires, invitant les spectateurs à la réflexion.
Et pour une fois, tous les titres australiens, habituellement rivaux, se sont mis d’accord. Ne dit-on pas que l’union fait la force?
Le gouvernement australien n’a pas tardé à réagir. Le Premier ministre Scott Morrison a déclaré que les autorités « croiraient toujours en la liberté de la presse », tout en insistant sur le fait que les journalistes ne sont pas au-dessus des lois.
Mais pour l’instant, le camp des communicateurs n’est pas du tout satisfait et envisage d’autres actions. Le bras de fer ne fait que commencer.