Digne fille du procureur Loan Lascu, cette jeune femme se passionne pour le droit, à commencer par le droit criminel. Son père convaincu comme ses confrères, que ‘’un parquet, ce n’est pas un endroit pour une femme ! ‘’ a-t-elle-raconté à la croix l’hebdo, a voulu la dissuader. ‘’Lui ne pensait pas forcement à titre personnel. Il voulait seulement me protéger et m’alerter sur les difficultés. ‘’ A-t-elle-précisé.
La jeune femme étant passionnée et plus ou moins têtue ne s’est pas laisser dissuader et se retrouve de 1995 à 2006 procureure au tribunal de Sidiu où elle est d’abord au parquet, puis au bureau de la lutte contre la corruption et le crime organisé et enfin au sein de la direction d’investigation des infractions de criminalité organisé et de terrorisme.
Le 26 août 2006, elle est nommée procureure générale rattachée à la haute cour de cassation et de justice par le président Traian Basescu. Elle devient alors la plus jeune procureure générale de Romanie, et la première femme à être nommée à ces fonctions. Elle accomplit son mandat de trois ans jusqu’au bout, chose que ses prédécesseurs n’ont pu accomplir pour des raisons politiques. Elle démontre ainsi, sa véritable passion pour le droit criminel. Le 2 octobre 2009, elle est réinvestie dans ses fonctions pour un autre mandat de trois ans dans lequel elle s’attache à modérer et réorganiser le parquet.
En 2013, elle se retrouve à la tête de la Direction Nationale Anticorruption (DNA). Sa présence à ce poste aide la direction à faire d’importants progrès dans sa lutte contre la corruption de haut niveau en Roumanie, poursuivant avec succès des maires, des parlementaires, des ministres et même l’ex premier ministre Victor Ponta, alors en exercice. En 2014, plus de 9000 dossiers de corruption ont été traités, un millier de personne ont été traduites en justice y compris même d’anciens juges et procureurs, 300 millions d’euros ont été récupérés.
Le 6 avril 2016, Laura Codruta Kövesi est renouvelée dans ses fonction à la DNA, par le président Klaus Lohannis pour un autre mandat de 3ans. Et là encore sous sa direction un travail colossale est en encore abattu.
Laura Codruta Kövesi s’est fait des ennemis qui ont sans succès voulu plusieurs fois la faire destituer. Mais ils auront finalement raison d’elle car le 9 juillet 2018 Laura Codruta Kövesi a été révoquée et Adina Florea lui succède. Peu après sa révocation elle est nommée le 11 juillet procureur au sein du ministère public et est chargée de la mise en place de la stratégie anti-corruption pour 2016-2020.
La jeune dame dynamique ne se limite par là. En janvier 2019, elle présente sa candidature pour diriger le futur parquet européen, nouvelle agence de l’union européenne. Parmi trois candidats, Laura Codruta Kövesi est vue alors comme la favorite. Le 27 février, elle arrive en tête du vote de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du parlement européen avec 26 voix. Pour une seconde fois elle fait face à des accusations, critiques et campagnes contre sa personne (abus de pourvoir, corruption, faux témoignage). Malgré le soutien des groupes du parti populaire européen, socialistes et Démocrates, Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe et bien d’autres personnalités importantes…en mars, la justice Romaine inculpe Laura Codruta Kövesi pour corruption.
Elle est placée sous contrôle judiciaire et est interdite de quitter le pays. Mais cette peine sera allégée par la haute cour de Cassation et de justice, sous pression de l’union européenne qui souhaite qu’elle puisse défendre sa candidature.
Le 24 septembre 2019, elle est désignée pour être procureure générale du parquet antifraude européen, qui est mis en place fin 2020.
Laura Codruta Kövesi prend ses fonctions le 31 octobre 2019, pour un mandat de sept ans. Le parquet a débuté ses activités en septembre 2020.